TEXTE ENTIÈREMENT REPRIS ET MODIFIE EN JUILLET 2019.LA VERSION ORIGINALE N'APPARAIT PAS ICI DANS CE BROUILLON.
UN BROUILLON CAR J'AI
PRODUIT PAS MAL DE BROUILLONS DANS
MA VIE D’ÉCRIVAIN EN PERPETUELLE
RÉBELLION CONTRE L'ORDRE DES MOTS
LES DIX NEUF SOLEILS
UN BROUILLON CAR J'AI
PRODUIT PAS MAL DE BROUILLONS DANS
MA VIE D’ÉCRIVAIN EN PERPETUELLE
RÉBELLION CONTRE L'ORDRE DES MOTS
LES DIX NEUF SOLEILS
LES ÉDITIONS VERTICALES
-
Qu'est ce que l'éveil?.C'est connaître son esprit tel qu'il est.
Le sûtra du grand lumineux.
PREFACE
J'ai
écris ce petit texte lors d'un séjour que nous avons fait en
famille sur l'île de Djerba en Août 2012.A u départ ce texte
devait s'appeler sous le soleil de Djerba; mais en rentrant ,j'ai
décidé de le modifier.Je trouvais ce titre trop convenu.D'ailleurs
je n'avais pas une sensation de grande fierté en relisant ce petit
texte,je le trouvais trop mesuré,pas assez délirant pas
suffisamment poétique ,il me rappelait trop les souvenirs de voyage
des touristes ordinaires.Touriste ordinaire,je l'étais également
moi aussi, mais ce n'était une raison pour me résoudre à rester
figé dans cette affreuse position.Ce texte qui n'a pas de grandes
prétentions je l'ai écris à raison de deux à trois heures par
jours dans l'espace temps de six jours,juste le temps que dura notre
passage sur l'île touristique très convoitée de Djerba.Je crois
que je ne pourrai l'apprécier ce texte qu'avec du recul . En
rentrant sous l'éffet d'un coup de blues je l'avais trouvé plutôt
mauvais .Mais ce n'est pas nouveau,j'ai toujours eu je m'en suis
aperçu des attitudes contradictoires par rapport à mes
écrits.Lorsque j'aurai perdu entièrement la mémoire ,je pourrai
venir relire des traces de mon passé c'est ce que je pensais hier
aveuglé par une sorte de refléxe égoiste . Il devait pourtant
exister une raison plus subtile et plus secrète à son existence à
ce texte ( à celui ci comme à tous les autres) .Il y avait à
travers lui ( j'en prenait soudain conscience) une espèce
d'intelligence supèrieure qui me montrait le chemin et qui me
disait ce que devrait être ma vie,si j'envisageais un seul instant
de la voir autrement .Cette intelligence me montrait des pans de ma
vie pris sur le vif,uniquement pour me faire voir les vides de celle
ci et les efforts que je devrais faire pour me rendre meilleur plus
perfectible et moins bête que je n'étais présentement .C'est
pourquoi en rentrant de ce séjour à Djerba,j'ai revu ce tapuscrit
et mû par une sorte d'intuition, j'ai voulu lui donner une forme
plus colorée ,mais aussi une forme métaphysiquement plus emportée
,j'ai changé les titres des chapitres,mais pas seulement,j'ai tenté
de changer la vision que j'avais de mon séjour là bas; si je me
mettais à penser d'une façon moins superficielle . Car ce n'était
un seul soleil que j'avais aperçu à Djerba ,mais bien une multitude
.C'est ce que j'avais ressenti dans ma quête désespéree de réalité
mais sans m'en rende compte sur le moment.
En
fait mon séjour à Djerba m'avait fait découvrir,que j'étais un
être imparfait,un être obsédé par des choses insignifiantes,un
être instable et fragile,un être possédé par la passion illusoire
de la littérature,un être superficiel et inintéressant ,un être
prisonnier de moi même et de mes manies.J'avais découvert là
bas,que ma vie n'était pas aussi splendide qu'elle paraissait,que
j'aurais pu si je m'étais appliqué à en faire venir une
autre,devenir quelqu'un d'autre,comme un Saint ou un illuminé,une
sorte de grand éveillé ou un sage ou simplement un être réalisé
; mais voilà,toute ma vie j'avais couru après moultes chimères,je
ne pouvais m'en prendre qu'à moi si j'étais devenu un homme humain
ordinaire incapable de m'élever au delà de la simple
réalité,j'avais adoré des idôles et des livres au lieu d'adorer
la profondeur du ciel,derrière laquelle il y avait une dimension
cachée ;celle là même qui me manquait aujourd'hui pour annoblir
ma vie .C'était ce que j'avais compris à l'issue de ce voyage.Je
devais régénérer ma vie,celle que je vivais en ce moment ne
pouvait plus me suffire ,j'avais besoin d'accéder à la vraie vie,à
celle qui était dissimulée derrière les profondeurs du ciel
,c'était celle que j'avais déjà entrevu un jour à travers le feu
divin de la kundalini , celle à laquelle j'aspirais depuis toujours
sans avoir jamais osé l'affronter me jugeant incapable
d'entreprendre le voyage qui menait jusqu'à elle.Mon vieux démon
celui de ma quête d' absolu venait de me rattraper.
Evry
3 septembre 1012
DJERBA
Club
Marmata Hotel Yasmina
Mercredi
22 Aoùt 2012.
PREMIER
SOLEIL.
CELUI
DE MES RËVES ET CAUCHEMARS.
CETTE
NUIT J'AI FAIT UN CAUCHEMAR alors que j'étais à moitié éveillé
couché dans le lit de la chambre blanche en forme de dôme dans
laquelle nous venions juste d'aménager,avec devant un arbre aux
jolies fleurs rouge dont j'ai oublié le nom,arbre qui siège au
milieu d'une petite cour qu'une unique poutre bleu coupe sur la
partie haute nous permettant d'apercevoir le ciel étoilé la nuit et
imberbe le jour. Dans mon cauchemar alors que j'étais à demi
éveille ,je me voyais délirer ,j'étais fou, je courais comme un
damné dans les allées de ce vaste complexe de vacances
post-moderne,à travers les coursives remplies de vendeurs de
souvenirs,à travers les palmeraies artificielles,les clubs de golfe
miniature,les piscines gonflées à bloc de vacanciers,à la peau
monstrueuse ,brulée par les huiles de protection solaire,peaux
cuirassées comme un cauchemar,par l'imbécilité standard de ces
pélicans qui voulaient revenir parés couleur de merde ,pour
frimer un fois rentrée auprès de leur amis, au retour de ce vaste
périple à Djerba,camp de vacance Lambda pour touristes en mal de
plages soleil et détente. .Je voyais se déployer dans ce vaste
panoramique toutes mes obsessions et mes hantises refoulées. J'étais
venu avec femme et enfant,mais j'étais seul dans ma tête,avec je ne
sais pourquoi des bribes du roman de Kérouac, les visions de Cody
qui ma parvenaient par instant
.-TOUT VA BIEN; les yeux morts voient,ne sont pas aveugles. Partout
l'émeute des roses. Ah!Je t'aime. Abstraction. Tu crois?Voie la
pluie. Ça flotte .Ça tombe. Des nuages orageux dans le nord
charivarique ,cieux obliques,tumultueux et pommelés,telle une gelée
fondant dans l'immensité sauvage de l'infini sur le monde et le
Kansas.-elles
se mélangeaient à la partie d'un roman que je n'avais jamais lu
mais dont on m'avait décrit les scènes,c'étaient celui d'un
romancier dont on m'avait vanté les mérites ,ce romancier français
à succès un certain Houelbec, avait bâti sa réputation sur la
polémique la dénonciation et le scandale il avait écrit ce roman
,celui qui décrivait la vie ridicule des bourgeois modernes qui
partaient en vacances .Pourtant son dernier livre que j'avais tenté
d'absorber,me fiant à la réputation sulfureuse du premier ,m'était
tombé des mains au bout du troisième chapitre;non pas que le roman
fût mal écrit;non je l'avais abandonné,comme on abandonne une
reproduction en fac similé de la réalité;imaginez un tableau de
l'urinoir de Duchamps en gros plan et en papier glacé,cela était
brutal et agaçant;on ne voyais plus rien d'autre que le blanc de
l'urinoir. Il avait aussi écrit ce roman ,quelque chose de
parfaitement indigeste,même si c'était bien écrit.
DEUXIEME
SOLEIL
CELUI
DE MES HANTISES LITTERAIRES.
EN
REALITE MON REJET VISCERAL pour ce genre de chose venait uniquement
du mépris inconscient que j'avais depuis longtemps pour la
littérature abandonnée pour celle qui se construisait uniquement
sous le rempart de la fiction,celle qui évitait le corps à corps
avec la réalités intime de l'écrivain, je crois bien que je ne
supportais plus les romans bien ficelé qui évitaient à tout prix
la rencontre avec les noirceurs et les élancements de la vie
réelle,même si elle en décrivaient les effets, je les ai presque
toujours abandonnés en route ces romans de fiction qui ne me me
montraient rien d'autre que l'espace artificiel des procédés
littéraire. J'ai besoin toujours que se mêle à mes sensations les
échos des choses réelles .Cela n'était probablement qu'un pur
fantasme de règlement de compte auto-personnel, car je me doutais
que derrière ce parti pris se cachait un nombre considérable de
résolutions que je n'avais pas pris par moi même ,mais qui
m'avaient été dictées par un fond profond d'inconscient plus
subtil.
TROISIEME
SOLEIL.
CELUI
DE MA PEUR D'ECRIRE.
M'IMPORTAIS
ASSEZ PEU D'AILLEURS que cela corresponde à une réalité,il était
plus important pour moi de me trouver en accords avec moi même fut
ce au prix de ma propre bêtise. C'est pourquoi,je continue d'écrire
sous cette forme que vous lisez;qui n'a rien d'extraordinaire,sauf le
fait qu'elle surgisse de moi,presque à l'improviste,et qu'elle
s'organise presque sans que je l'ai voulu sous une forme intelligente
et concerté. Comme quoi je dois en conclure que la littérature
telle que je l'imagine spontanée et primitive,peut devenir créatrice
à son tour , si l'auteur qui s'en empare sait projeter sur elle
les moments de vérité que la langue lui à cédé. Dans mon cas
pourtant,écrivain sans talent,j'organise avec une extrême
difficulté,les moments de vérité que la langue ma donnée,car je
suis de ceux qui ont toujours eut beaucoup de mal à exprimer leurs
sentiments avec cette masse de détails que je doit organiser pour
donner à ma langue la couleur que j'aimerais lui faire
prendre;sculpter dans le marbre me serait presque aussi difficile
,(si j'avais à tenir une comparaison dans ma tête). C'est aussi
pourquoi,j'aime la façon d'écrire de Kérouac qui va presque à
l'encontre de la mienne,c'est parce que j'aimerais le rejoindre que
j'ai acheté avant de partir ces visions de Cody. Mais je ne suis pas
un copieur,je ne vais pas l'imiter; j'aimerais seulement m'en
imprégner pour m'en inspirer.
QUATRIEME
SOLEIL.
CELUI
DE LA REVELATION QU'ICI AU FINAL NOUS NE SOMMES PAS SI MAL.
NOUS
AVONS PASSE LA JOURNEE à visiter les divers espaces de ce camp de
détente qui est beaucoup plus grand que je ne l'imaginais. Petit à
petit nous avons fini par admettre qu'il n'était pas si mal que ce
que la première impression nous avait laissé .Avec Iris nous
pestions contre ce nouveau camp en le comparant à ceux que nous
avions côtoyé en Crête et en Grèce . Lumière qui était avec
nous, nous dit -
Cétait déjà la même chose l'an passé en Grèce, au départ vous
n'arrêtiez pas de tout dénigrer,en comparant ce camp à celui de la
Crête , après quelques jours vous avez fini par admettre que ce
n'était pas si mal!-Peut
être que notre rejeton à déjà acquis plus de lucidité que nous
,pourtant j'étais sceptique tout à l'heure ,sur ses capacités à
se souvenir c'est pourquoi je dit à Iris-Je
crois que Lumière possède le don de la contradiction-.
CINQUIEME
SOLEIL.
CELUI
BANALEMENT ORDINAIRE DU PARADIS ICI BAS.
NOUS
DEVIONS ALLER A UN RENDEZ VOUS dans le hall central de l'hôtel
Yasmina pour écouter les conseils prodigués par les animateurs du
Club; j'avais calculé une heure de moins sur le portable de Iris,
pour arrivé à l'heure Tunisienne; malheureusement les services
téléphonique d'orange avaient déjà mit l'heure de son portable à
l'heure locale; nous sommes donc arrivé une heure après la réunion.
Ce n'est pas d'une grande importance,nous avions déjà fait un tour
de reconnaissance hier,et ce qu'il faut savoir pour un membre lambda
du club de vacance marmara se ramène à peu de choses. Nous pouvons
consommer gratuitement dans tous les bars ,les boissons affichées
sauf certains cocktails,comme les sangrias qui amènent des frais
supplémentaire, nous avons des bracelets électroniques pour les
frais sup ;nous pouvons aller dans toutes les piscines,il y en a
trois ou quatre plus un bain de boue. Nous ne pouvons pas aller dans
les autres restaurants,nous en avons un pour nous situé en bord de
mer. Il y a ici au moins trois grand espaces similaires au nôtre,ils
sont tous rattaché au même camp,et nous pouvons nous promener dans
leur étendue. Le camp est situé au nord de l'île de Djerba,à 6km
de Midoum et 19klm de Houmt Souk,au cœur d'une zone touristique. Le
complexe est implanté sur une des plus belles plage de l'île (selon
la brochure) .L'aéroport se trouve à 30klm.
SIXIEME
SOLEIL
CELUI
DE MA SOIF D'ECRIRE
JE
SUIS VENU ICI POUR ME DETENDRE ,mais j'ai aussi emporté un peu de
travail et de la lecture. Comme travail, j'ai emporté sur une clés
USB et sur un disque dur divers textes que je comptais corriger. Mais
le travail le plus urgent ( ce n'est que relatif) concerne la
correction de la table des matières du premier opuscule des Écrits.
J'ai commencé par faire le copié collé de tous les inter-titre de
tous les paragraphes. En fait cela ne servira peut être pas à
grand chose ,sauf qu'à me donner une idée plus complète du
contenu de ce premier tome des mémoires improvisées. Car je crois
qu'il sera plus simple dans la Table des Matières de ne faire
figurer que la place des chapitres
SEPTIEME
SOLEIL
CELUI
D'UN HOMME ARTISTE SCULPTEUR DE SERVIETTES QUI FAIT LE MENAGE DANS
NOTRE CHAMBRE.
JE
TAPE ASSEZ LABORIEUSELENT IL FAUT LE DIRE le compte rendu de mon
séjour ici . Je le tape à la suite de ma chronique 2012, c'est ce
que je fais en général à chaque fois que je m'éclipse de la
banlieue parisienne pour prendre des vacances en famille. Nous avons
ici de la chaleur des palmiers,des plats à volonté,mais pas
forcément de très grande qualité car je suis difficile . Mon
diabète pourtant ne me permet pas de faire excès, cela devrait me
faciliter la chose. J'ai de temps en temps une douleur dans la jambe,
je flippe à cause de ce sacré diabète mais c'est peut être
simplement de l'arthrose, je ne sais pas.
L'homme
artiste qui fait le ménage,à un chapeau de paille sur la tête, il
est assez pressé , hier il nous confectionné un cygne avec une
serviette une sorte de sculpture en tissu-
Pour nous séduire à dit Iris-.A
la montée dans le car à l'aéroport de Djerba le bagagiste avait
une pièce de deux euros dans la main,il la montrait ostensiblement
pour dire qu'il voulait un pourboire;je lui ai tendu un euros et une
série de petites pièces de monnaie,des jaunes et des rouges;il ma
rendu d'un air un peu méprisant les pièces rouges-
Trop p'tites ces pièces là!-.Iris
avait reçu à cause de ce geste une assez mauvaise impression de la
Tunisie,il lui semblait que les gens ici nous pressaient trop,déjà
le bagagiste de l'hôtel s'était empressé de nous prendre nos
bagages en insistant , nous pensions qu'il voulait aussi à tout
prix un pourboire ,mais finalement il s'était trompé de client ;
finalement nous avons dût prendre nous même nos bagages et nous
nous sommes contenté de le suivre .Iris qui lui avait donné sur mon
conseil une pièce de deux euros,s'est mis à le regretter -il
nous à trompé il a prît la pièce mais pas les bagages!
Elle dit cela en riant,car Iris a toujours cette manière paradoxale
d'être fâchée mais de sourire .Tout cela est de bonne guerre;
depuis notre arrivée nous n'avons pas eu de nouvelles raisons de
suspecter les autochtones de vouloir nous dépouiller. Il y a un
vendeur d'excursions au noir qui est planté au bords de la plage il
a bien insisté pour qu'on le suive ,mais,l'accompagnatrice de
Marmara nous avait mis en garde dans le car,et nous l'avons laissé
derrière nous.
HUITIEME
SOLEIL
CELUI
DE NOS DOUTES SUR LA VERACITE DES CHOSES.
LA
FRANCAISE QUE NOUS AVONS RENCONTRE HIER nous a dit qu'ici les
employés étaient payés à peine 250 euros par mois,ils travaillent
souvent jusqu'à treize heures par jour. Elle nous à dit aussi que
nous pouvions avoir accès au restaurant Herra qui se trouve un peu
plus loin du nôtre, mais elle était mal renseignée, nous n'y avons
pas accès avec nos bracelets bleus;elle disait que le propriétaire
de cet espace était un Américain, mais elle ne savait pas que
Marmara ne faisait que louer les espaces qu'il occupe. Cette
française qui vient seule ici,est une habituée,elle repartait le
lendemain;Iris s'arrange toujours pour faire des rencontres avec des
gens seuls qui ont envie de parler,car les clubs sont remplis de
familles et les familles vivent le plus souvent en osmose les
personnes seules ne les intéressent pas .
NEUVIEME
SOLEIL
CELUI
DE KEROUAC
J'AI
COMMENCE PAR LIRE LES VISIONS DE CODY DE KEROUAC. Je n'avais pas
compris au départ que les têtes de paragraphes étaient tous conçus
de la même manière. Ceux ci commencent par des lettres majuscules
.J'avais déjà rencontré cela chez J.Roubaud dans le grand incendie
de Londres, j'avais cru que c'était lui qui avait inventé cette
manière de faire; mais je vois que Kérouac est passé avant lui.
J'utilise ici la même technique, car je me suis aperçu qu'il était
plus facile de lire des texte,en les fractionnant ainsi. Il y a ce
passage extraordinaire .JE
SUIS ALLE CHEZ HECTOR'S. Ou
Kérouac se lance dans
une description minutieuse de la fastueuse cafétéria de la première
version de Cody à New York quand il est arrivé fin 1946 tout
excité,avec sa première femme. L'impression générale est de mets
éblouissants disposés sur le présentoir- ainsi les murs passent
inaperçus- les glaces montant jusqu'au plafond,et les colonnes
couvertes de miroirs donnent une étrange impression d'espace
-lambris ponctués de patères et pans de murs rose décorés
d'images de bas relief-Mais ah,ce présentoir!Aussi brillant que la
rue dehors!
Je
ne vais pas rameuter tout le passage,qui est écrit en donnant une
gerbe de détails sur la décoration du lieu;cela me sidère que l'on
puisse écrire d'une façon si détaillée. Je suppose que
Kérouac,s'installait sur place avec un carnet pour prendre des notes
sur les endroits qu'il parcourt,car je ne vois pas comment faire
autrement pour parvenir à recueillir avec une telle précision des
descriptions sur les espaces qu'il parcours. Il fait la même
chose,dans les chapitres précédents avec
LES TOILETTES POUR HOMME du métro aérien de la Troisième avenue;
et
plus avant
PLUS LOIN AU CARREFOUR de la Neuvième rue,là ou il y a une agence
d'emploi minable. A
mon sens Kérouac devait se balader avec un carnet ou un magnétophone
en train de décrire ce qu'il voyait,car la mémoire humaine (la
mienne en tout cas)n'aurait pas la possibilité d'assimiler avec une
telle précision une telle quantité de détails. A moins qu'il ait
tout simplement pris une photo des lieux, car toutes les descriptions
qu'il fait sont semblables et aussi minutieuses.
DIXIEME
SOLEIL.
CELUI
ARTIFICIEUX DE LA LITTERATURE.
J'AI
ETE FRAPPE CHEZ PROUST PAR LA MEME PRECISION DES DETAILS .Dans les
descriptions qu'il donne des lieux de son enfance,il y a une
coloration véridique extraordinaire. Coloration qui est peut être
trompeuse,car c'est sa mémoire qui lui restitue son passé et la
mémoire est trompeuse. Ainsi comme le faisait remarquer la jeune
guide conférencière qui nous faisait visiter la maison de sa tante
à Combray, les heures passées sous la pluie par sa grand mère dans
le jardin, ne sont peut être rien d'autre qu'une invention ou
simplement une exagération car le jardin qu'il décrit paraît vaste
sous sa plume,alors qu'il est minuscule dans la réalité;du reste
la grand mère aurait probablement chopé une pneumonie à rester
aussi longtemps sous la pluie. Ma surprise vient surtout des
dialogues qui sont d'une telle précisions qu'on croirait qu'ils ont
été transcrit au mot à mot par l'auteur. Après tant d'années
comment se souvenir des paroles prononcées par les gens qui nous
sont proche, ou même par des tiers personnes. Je sais que je suis
d'une grande naïveté en raisonnant ainsi ,car bien entendu c'est
le talent du narrateur de nous faire revivre des situations du
passé, comme si elles étaient du présent. Mais autant cela (
l'existence des dialogues) ne me pose pas de problèmes lorsqu'il
s'agit du cinéma ou nous savons que nous avons à faire à une
fiction, autant dans le cas de l'écrivain,que ce soit Proust ou
Miller pour lesquels j'ai des penchants ;autant cela m'interpelle,
car je me demande de quelle façon ils ont pu conserver la mémoire
de ces dialogues. La seule solution possible c'est qu'ils les aient
reconstruit artificiellement,avec le même sentiment de vérité ou
de spontanéité que si ils étaient vrais. Il y a donc plus de
fiction que j'imagine dans les récit à connotation
autobiographique,même lorsqu'ils sont présentés,comme des récits
authentiques de la vie des auteurs.
ONZIEME
SOLEIL.
CELUI
DE L'AMOUR D'IRIS.
NOUS
AVONS FAIT L'AMOUR CET APRES MIDI Iris et moi,dans la pièce blanche
lumineuse Le lit avait gardé les traces de cette sculpture en forme
de crocodile entourée de fleurs rouges avec une touche de vert une
simple feuille détaché de l'arbre dans la cour pour figurer les
yeux du crocodile,c'était l'artiste qui fait fonction d'homme de
ménage qui avait réalisé cette œuvre comme par magie en l'espace
de quelques instants il l'avait posée sur un drap blanc sur le lit
dans mon dos alors que j'étais en train d'écrire sur mon portable
face à la glace sur le minuscule bureau ,le seul et unique de cette
pièce. Lucien était parti faire de la plongée, et nous en avions
profité pour nous aimer-
comme des jeunes mariés-.C'était
le terme qu'avait utilisé Iris,car elle m'avait dit après qu'on ai
fait l'amour ,-
Lorsque j'ai vue la sculpture avec les fleurs magnifiques sur le drap
blanc,j'ai pensé que l'homme l'avait réalisé pour nous,car c'est
le genre de dessin qu'on réalise dans les chambres des jeunes gens
qui se sont seulement mariés- Je
lui ai dit :-Comment
le sais tu?-Elle
ma répondu - J'ai
vu un reportage à la télévision sur ce sujet-.Le
soir elle me montra la photo que lumière avait pris de nous sur la
plage l'après midi,juste après que nous ayons fait l'amour.-Nous
ressemblons n'est ce pas à un couple de jeune mariés,on nous
donnerais à peine notre âge,nous faisons bien plus jeune. Regarde
comme nos traits du visage et ceux de l'ensemble de notre corps ont
rajeunis,notre peau est devenue très lumineuse ,c'est un signe de
grande énergie.-
Énergie!Iris
rattache toujours les choses,à une perception issue de la culture
chinoise qui est depuis toujours la sienne. Elle lit sur le visage
des personnes si elles sont ou non en bonne santé,ou si elles sont
ou non destinés à devenir riche. Un nez long épais ou rétrécit
,veut dire quelque chose,des oreilles larges petites ou allongées
signifie autre chose , son système de perception physiognomonique
hérité de la tradition chinoise du yin et du yang conserve pour
elle toute sa vigueur ,il est inscrit dans sa mémoire;elle le tient
de son enfance et même,sous la chine communiste ou elle à vécu la
moitié de sa vie;il se transmettait à travers les gestes du
quotidien malgré les tentatives de Mao pour l'éradiquer. Par
exemple il est déconseillé de boire de l'eau froide immédiatement
après avoir fait l'amour,car cela déséquilibre le système
harmonique à base de tchi (énergie) ,de même prendre des viandes
trop yang ,ou des fruits ou des légumes trop yin est déconseille à
certains moment de la journée. Je suis parfois ses conseils,mais
mon comportement anarchique au quotidien en matière de nourriture
et d'une façon générale en matière de mœurs ne lui facilite pas
la tâche.
Iris
me rappelle doucement que je doit prendre garde pour ma santé ,elle
surveille ma nourriture et mes façons de m'habiller,mais pas d'une
façon systématique juste pour que j'ai bonne allure,et pour que je
dégage de bonnes énergies. Depuis bientôt vingt cinq ans qu'elle
vit en France,elle à presque définitivement apprivoisé le système
à la française ,mais elle garde toujours au fond d'elle même des
références que lui à légué la culture millénaire de la Chine.
Je l'aime,et naturellement je l'admire d'autant avec ses qualités.
DOUZIEME
SOLEIL.
CELUI
DE DJERBA A LA PLAGE ET CELUI D'UNE JEUNE FEMME QUI S'ENNUIE.
NOUS
SOMMES ALLE SUR LA PLAGE ,j'ai apprécié la chaleur voluptueuse de
l'eau de mer à Djerba, l'accés à la mer par la partie sableuse est
un régal, par contre si on échoue sur une bordure ou il y a des
cailloux on gémit et on souffre. Les parasols sont en paille,ou
plutôt j'imagine en feuille de palmier ce qui est plus logique ici.
Il est difficile de se saisir des transats, (en pleine journée) car
il y a une foule considérable de vacanciers à la peau brune qui
étendent leur chairs brulée sur ceux ci; certains se lèvent le
matin de bonne heure pour venir placer leur serviette ,qui indique
leur emplacement. Nous sommes allé à la plage vers dix sept heure,à
cette heure il y a encore beaucoup de monde,mais les habitués
commencent par dégager . J'avais emporté Kérouac, avec moi,mais je
n'ai pas eut le courage de lire. Je me suis demandé si j'allais me
livrer à l'exercice de la photographie,mais j'avais eu trop de
conflits avec les indigènes les années précédentes aussi bien en
France à Cabours qu'aux états Unis à San Diego ,prendre des photo
sur une plage en dehors du champs de vision autorisé par les
cadrages de famille provoque des malentendus qui peuvent être
désastreux,même dans le cas d'un cadrage de photos familial,
j'avais eut sur le dos sur une plage de San Diego un gros cul
américain ;une femme énorme qui est venu me reprocher d'avoir pris
ses enfants en photos et voulait me les faire effacer ;mais je ne
prenais que ma famille en photo. Ses enfants ne m'intéressait pas le
moins du monde, j'aurais pu à la rigueur prendre à la dérobé des
corps splendides de jeunes femmes qui dessinaient sur l'horizon des
formes mystiques,mais il y en avait peu, et d'ailleurs prendre des
photos sur une plage américaine surveillée par des flics maître
nageurs installés sur des promontoires haut de deux mètre, comme à
Cabours,c'était un pari risqué perdu d'avance .Ici à Djerba,je
n'avais même pas cette tentation, je n'avais pas aperçu sur les
plages de déesses aux yeux de feu ,juste des femmes accompagnées de
leur petits amis de leurs amants ou de leur maris. J'avais bien
croisé le regard diamantée insistant d'une jeune femme qui
semblait déterminée à fixer le mien comme si peut être elle se
donnait un défi,c'était dans le restaurant qui est en bordure de
mer. En me fixant du regard d'une façon si déterminée et si
volontaire ,elle attirait mon attention sur ses yeux bleu vert
transparent ,bercés de noir. Je n'avais vu que ses yeux,aux
croisement d'un mur,alors que je portais une assiette de couscous
dans une main et un verre de rosé dans l'autre .J'ai oublié son
visage. Lorsque j'ai recherché le lendemain,au même endroit,l'éclat
vertigineux du regard diamanté ou dimanteint qui m'avait percé ,je
n'ai rencontré que les yeux d'une jeune fille,qui baissa
immédiatement les siens,elle était timide n'aurait jamais osé, se
livrer à un corps à corps tactile visuel avec un inconnu,beaucoup
plus âgé qu'elle. Je m'étais trompé de personne,la déesses aux
yeux magique s'était envolée. A la place ,j'avais reçu le regard
franc honnête et mystérieux d'une jeune serveuse Tunisienne peut
être une étudiante car elle parlait le français à la perfection,
avec élégance même je l'avais rencontrée la veille sur un autre
comptoir à nourriture;hier elle préparait des boulettes de seigle
qu'elle trempait dans de l'huile elle les proposait aux vacanciers
comme plat locale à déguster avec du miel,aujourd'hui elle était
affectée aux crêpes,elle avait un foulard rose qui lui servait de
coiffe, elle étalait sans hâte la pâte à crêpe sur la plaque
chauffante,essuyant sans se presser,les traces de la précédente sur
la plaque,tandis qu'une foule de femmes jeunes et plus âgées
faisaient la queue une assiette à la main en attente de crêpes. Nos
regard se sont croisés de loin lorsque je débouchais une assiette
à la main remplie de gourmandise,croissant,lait,et céréales. Nous
nous sommes dit bonjour de loin,comme si nous nous connaissions de
longue date,ce qui étonna sans doute les femmes qui faisaient
gentiment la queue et qui se retournèrent. Oui cette jeune serveuse
dégage quelque chose de spécial,elle à de la classe et une allure
magnifique,mais surtout elle à de l'âme..
TREIZIEME
SOLEIL.
CELUI
DE MON INSPIRATION.
JE
N'AI PAS LU KEROUAC lorsque j'étais sur la plage,mais j'ai pris
quelques notes sur les dernières pages blanches du livre car j'
avais cru que je n'avais pas de papier pour écrire. Je voulais
tenter de dresser un petit panoramique de ce que j'avais sous les
yeux au moment ou j'étais allongé sur le transat en bordure de
mer,pendant que Iris se baignait. J'ai donc pris quelques notes à la
va vite.
QUATORZIEME
SOLEIL.
CELUI
D'UNE FEMME BUDDHA.
SCENE
DE PLAGE A DJERBA. Ressac,Iris se baigne,je vois de loin resplendir
son corps élancé au milieu du bleu intense de la mer. A deux pas de
moi,sur la lisière de l'eau ,un enfant construit un monticule de
sable,il a un caleçon bariolé. Deux fillettes tout prêt de lui
construisent un autre monticule de sable,elle se jettent du sable
et crient tout en jouant à monter leur monticule mains contre main.
Tout à l'heure déjà je les voyaient se chamailler avec du sable.
Elles ont des cheveux blond qui filent dans le vent, un petit bikini
noir pour la première,un petit bikini noir et blanc avec une
ceinture rose pour la seconde.
Gaétan
reviens!GAETAN REVIENS! - C'est une femme au corps flamboyant
large aux cheveux noirs qui crie après son fils,un garçon aux
cheveux blond coupé court,avec un caleçon de bain bleu pâle strié
de raies jaunes qui semblent s'être perdu à deux pas d'elle sur la
partie de la plage qui fait lisière,il a les yeux bleus et le regard
un peu perdu ,je l'ai aperçu qui courait quand sa mère l'appelait
.Une autre femme d'un certain âge,qui ressemble à un gros
Bouddha,remonte et fixe sa chevelure blonde,à l'aide d'une broche
en plastique noir,elle à le corps affalé sur un transat et semble
contempler la mer d'un air blasé, elle a les seins nus qui pendent,
on croirait ceux d'un eunuque car ils n'ont plus rien de féminin.
Cette femme est peut être la réincarnation d'un vieux bouddha
hindou,car lorsque je l'ai aperçu j'ai pensé à l'Inde. D'ailleurs
cette nuit au milieu de mon sommeil j'ai revu une scène de ma vie
d'artiste alternatif à Amsterdam c'était dans les années quatre
vingt,il y avait en tête d' un défilé qui annonçait une suite de
performances,un très haut et grand chariot en bois posé sur un
tracteur .Nous étions dans un grand parc sauvage en bordure de
mer;c'était le soir il y avait des torches des tentes blanches et
des lumières phosphorescentes qui éclairaient le paysage et des
lumières futuristes artificielles que les gens fixaient autour de
leur poignet autour du cou ou faisaient tourner dans les airs . De
gros avions passaient dans le ciel au dessus de nos têtes avec un
bruit assourdissant car il y avait un aéroport tout près;j'ai
aperçu la femme bouddha énorme le corps doré,elle siégeait
exactement comme cette femme sur son transat,mais elle était sur le
siège de tête du cortège entouré de plusieurs porteurs de
torches. Si j'ai été happé cette nuit par ces visions de mon passé
c'est à cause de cette femme que j'avais vu l'après midi sur la
plage.
QUIINZIEME
SOLEIL.
CELUI
DIVIN DE LA PLAGE.
UNE
TROISIEME PETITE FILLE EST VENUE REJOINDRE LES DEUX AUTRES,elle a un
deux pièce bleu et rose,les mêmes cheveux blonds. Les trois
fillettes sont assis au bords de l'eau,les pieds bercés par le
remous des vagues,qui leur caresse les mollets;elle jouent avec le
sable.
Gaétan
reviens!On
entend de nouveau la femme qui s'inquiète pour son môme. Un requin
noir et blanc en plastique brillant chevauché par une petite fille
aux cheveux bruns avec un maillot de bain rouge traverse la partie
du panoramique qui est devant mes yeux,des piétons qui semblent
pressés marchent pieds nus sur la margelle de la plage,ou l'eau
vient s'écraser en faisant un bruit régulier de vague en train de
mourir. Iris est revenue à mes côtés,je suis en train de prendre
des notes pour ma scène de plage héroïque. -Je
n'ai pas vu Lumière,il avait dit pourtant qu'il resterait dans cet
endroit de la plage!- Iris
s'inquiète. Je referme le livre de Kérouac,avec les quelques notes
que j'ai fixé dedans pour ma prochaine séance d'écriture. Je vais
aller marcher le long des vagues.
SEIXIEME
SOLEIL.
CELUI
D'UN ESCALIER.
EN
LISANT PROUST IL Y A QUELQUES JOURS m'est revenu en mémoire,cette
scène ou il décrit le sentiment de malaise qu'il éprouvait en
respirant l'affreuse odeur de vernis de sa chambre de Combray
lorsque sa mère lui refusait le baiser du soir lorsqu'il était
encore un enfant. Me revint à en relisant ce passage une scène qui
se passait dans l'escalier du troisième étage de l'appartement que
notre famille occupait à deux cent mètres de l'église non pas de
Combray mais de Cormont mon village natal ,je me revoyais tendre du
point d'une façon théâtrale à ma mère,qui m'avait peut être
grondée ou interdit de faire quelque chose qui me tenait à cœur.
Je lui tendais le point alors que je m'étais réfugié sur la
partie des escaliers située près de la porte ,et soudain elle me
vit. Je ne sais ce qu'elle éprouva, elle ne dit rien. Pour ma
part,j'avais éprouvé du dépits, mais non pas de la honte, à être
surpris par elle en train de lui montrer ouvertement toute la haine
que je lui vouait à cet instant car elle m'avait empêché de faire
ce que je voulais. Je m'étonnais des sentiments violents que je
pouvais avoir en moi lorsque j'étais enfant. Sans doute que ma mère
fût choquée peut être meurtrie ou même peinée,par cet éclat
de haine subite qu'elle découvrit en moi,. Je la désarçonnais;
elle ne savait pas d'où me venait mes réactions qui étaient
parfois extrêmes et imprévisibles. Cet escalier,n'avait pas des
odeurs de vernis comme celui de Proust ,il n'avait aucune odeur
particulière ,il contenait pourtant une grande partie de ma vie
sans que j'en eu conscience ; la scène que j'ai montré n'en n'est
qu'un fragment. J'ai emprunté cet escalier plus de vingt ans durant
aux différents âges de ma vie. Lorsque je pense à lui ,il me
renvoie surtout presque exclusivement à mes toutes premières
créations, car j'y avait logé la plus grande partie de mes œuvres
peintes lorsque j'avais huit ou dix ans . J'avais dessiné et peint
des reproductions des personnages de Walt Disney et je les avais
accrochées tout le long des murs qui bordaient les deux étages
d'escalier qui menaient jusque chez nous au troisième étage de
l'immeuble ou nous habitions. C'est quelque chose d'absolument
étrange et merveilleux de m'apercevoir que j'avais pu très tôt me
sentir déjà l'âme d'un peintre,même si c'était en le faisant
d'une façon si appliquée .Entre mon enfance et moi ,un fil
invisible se maintient,je ne saurais dire lequel avec exactitude,car
je n'ai pas encore vraiment fait l'effort de venir redécouvrir
l'enfant que j'étais réellement hier. J'aimerais le revoir avec le
regard pur et innocent de celui qui croit en une sorte de mémoire
faite de transparence et de vérité, mais il semble que mon cœur
et mon esprit sont déjà trop plein de toutes sortes de catastrophes
de terreurs de bêtise de rancœurs de méprises et d'égoïsmes et
sans doute aussi de haines dissimulées,toutes sortes de boues qui
affecte le regard pur des premiers instants,pour qu'une mémoire
sublime et détachée puisse me revenir,il faudrait que mon cœur
soit pur et je le sent tout noir et corrompu .
DIXSEPTIEME
SOLEIL.
CELUI
DES TRISTES HABITUDES.
J'AVAIS
PREVU DE REDIGER BIEN D'AUTRES CHOSES concernant ce séjour,mais le
temps va me manquer pour les donner toutes à voir. Ce matin j'ai
revu la jeune femme Tunisienne au foulard rose,celle qui travaille
dans la salle du restaurant. Je lui ai dit d'une façon un peu
stupide,car c'était simplement une évidence- Vous
changez souvent de place j'ai remarqué!- Elle
ne ma pas répondu. J'ai observé son visage ses lèvres non pas
frémis. Elle a étalé sur la plaque de fer, l'œuf mélangé à des
crudités que je lui avais demandé. Et elle la placé dans mon
assiette .Du son clair de sa voix,j'ai entendu qu'elle me disait
distinctement dans un français parfaitement maîtrisé,comme si c
était une étudiante studieuse qui répondait à son professeur -
Vous
aussi passez une bonne journée!- Je
lui avait ,dit la même chose un peu auparavant..
J'ai aperçu en même temps le beau sourire désabusé qu'elle ma
fait,comme pour dire-
Oui passez une bonne journée,la mienne sera moins agréable
-.J'aurais
aimé lier davantage la conversation avec elle,mais ce n'était pas
possible. Je suis retourné rejoindre Iris à la table blanche ou
elle était assis. -La
prochaine fois choisi une table,plus éloigné d'ici,nous sommes
coincé entre deux familles agitées et pleines d'enfants,ce n'est
pas très agréable le matin pour déjeuner d'être secoué comme
ça!-Quand je suis arrivé ici il n'y avait personne. Voilà
ce que je lui ai dit.-Ne
manges pas trop de confiture!-Voilà
ce qu'elle ma répondu en fixant mon assiette-
C'est mauvais tu le sais bien pour ton diabète!-La
veille je lui avais dit que j'avais mal aux bout des pieds , c'est
souvent le signe que le Diabète est de retour. Iris est la gardienne
de ma santé,elle n'oublie pas de me rappeler régulièrement que je
dois être vigilant,pour ne pas souffrir; c'est à dire pour ne pas
retomber dans cette état malheureux ou j'étais tombé récemment
peut être à cause de mon diabète ou peut être aussi à cause de
l'arthrose comme mon père . J'avais été privé de marche récemment
( exercice que j'aime) durant plus d'un mois car j'avais un pieds et
une cheville qui me faisaient tellement souffrir que je devais rester
assis,ou allongé. Je doutais encore que ce fût uniquement le
diabète qui soit la cause de mon malheur,car mon médecin était de
bons conseils,mais je doutais parfois de lui.
DIX
HUITIEME SOLEIL.
CELUI
DE MES MANQUES.
J'AI
MARQUE SUR UNE FEUILLE DE PAPIER POUR ME SOUVENIR les passages que
j'aurais aimé traité en rentrant de l'excursion que nous sommes
allé faire hier. Mais je ne les traiterai pas ,nous sommes déjà
dimanche nous repartons mardi et au retour je serai happé par
d'autres préoccupations.
PASSAGES
A INCLURES LORS DE MON RETOUR DE DJERBA.
-Télévision
infos et variétés ici comme en France on est derrière l'écran
comme des sardines . ( Mais ci les Tunisiens ne payent pas la
taxe,ils squattent toutes les chaînes étrangère c'est le guide
pour Djerba qui nous la dis).
-La
Syrie est à deux cent kilomètres à vol d'oiseaux d'ici je n'ai pas
pu regarder sur une carte ,c'est mon voisin de table qui me la dit.
Je voulais parler de la Syrie,car elle fait sa révolution dans la
guerre,contrairement à la Tunisie qui fait la sienne dans le calme
.Mais
pour l'heure il n'y a plus que des poches de résistance, les choses
se sont calmées- nous
a dit le deuxième guide ,celui des crocodiles.
-LE
CHANT. Je me suis réveillé hier matin vers quatre heure il faisait
pleinement nuit; j'avais cru entendre une sorte de chant vaguement
mélodieux et incertain. Je n'avais pas rêvé ce chant, c'était
celui du muezzin (mouadh-dhan) de la mosquée la plus proche
de notre complexe. Pendant quelques instant,j'ai cru retrouver une
partie de l'âme de l'orient que j'avais déjà rencontré une fois
. J'ai marché durant une heure dans la nuit chaude,sous un ciel
rempli d'étoiles,à travers les palmeraies éclairées par des jets
de lumière disposés dans les parcs. Ensuite je suis rentré,je me
suis rendormi . Deux heures après , à sept heure,je suis allé
plonger dans la piscine qui était magnifique de bleu déserte et
silencieuse elle me faisait penser à une sorte d'oasis ,une chose
presque intemporelle .Les pigeons perchés sur les hauteurs de
l'hôtel proche ,plongeaient dans les airs et venaient boire ,ils
pointaient leurs becs dans l'eau qui clapotait , je nageais avec
lenteur en espérant de ne pas trop les effrayer . J'ai compris d'où
venaient les deux duvets qui flottaient sur l'eau limpide et
transparente qui scintillait car déjà le soleil se levait. Je
nageais sur le dos en regardant les palmiers ,je revoyais en nageant
des scènes de mon passage au Maroc ,j'avais dormi près d'une
mosquée,c'était dans les années quatre vingt.-Le maroc à bien
changé depuis ces années là!- ma dit un peu plus tard un homme
symphatique que j'ai rencontré sur ma route;il était d'origine
marocaine et travaillait à la gestion d'un hotel en France,nous nous
étions rencontré dans l'aéroport en venant à Djerba et il venait
plonger comme moi de bonne heure dans la piscine déserte.
LECTURE
DE A.HUXLEY. Les portes de la perception,des passages à retenir-Le
seul chemin qui mène à la paix,au bonheur et à la liberté et
celui de la connaissance et du respect des lois du cosmos (plus vaste
et non humain).Et
d'autres passages similaires. La lecture de Huxley me renvoi à une
manière de penser qui était en grande partie la mienne au début
des années soixante dix,à travers ce qu'il écrit,je retrouve des
miennes pensées. Parfois je dois le sauter,car j'ai l'impression
qu'il ressasse des clichés qui sont pourtant des vérités sur
l'amour,la beauté,la sagesse,l'illumination. Je trouve pourtant très
bien de revenir me confronter à lui,car il m'oblige à relire ma vie
en me reposant les mêmes questions qu'hier,mais aujourd'hui je n'ai
plus les mêmes certitudes qu'hier..Je revoyais,les nuits passées
,sans doute c'est Huxley et sa lecture qui m'y a fait penser,des
passages de mes vies parallèles ,en Hollande dans les grands
festivals alternatifs,ma vie de cette époque était une vie qui se
plaçait sous les signe de la magie et du cosmos. Je pratiquais des
rites sacrés à ma façon,sous forme de performances. Je me
transformais en primitif blanc,je m'enduisais le corps d'argile et
j'allumais des feux autour de moi. J'étais le grand fauve sauvage de
la quête immobile. Aujourd'hui, ma vie je ne sais ce qu'elle est
devenue ni ou elle va.
DIX
NEUVIEME SOLEIL.
CELUI
DE LA CULTURE ARABO -ISLAMIQUE.
DJERBA
DECOUVERTE.
.Voici
ce que dit le dépliant .
Djerba
découverte une journée en bus. Entre olivier , cactus,figuiers et
palmiers,lîle de rêve dévoile toute sa beauté naturelle. Départ
vers le village berbère Guellela et la visite de son musée
considéré comme le curseur d'une extraordinaire banque de données
qui conserve toute la mémoire du patrimoine du sud tunisien.
Continuation vers le port de pêche de Houm Souk,déjeuner au bord de
mer. Visite du fort espagnol,un monument prestigieux puis temps libre
pour flâner dans les souks. Arrêt à la plus ancienne mosquée de
Djerba et retour à l'hôtel.
BUS
CLIMATISE,DEJEUNER COMPRIS GUIDE PROFESSIONNEL.
Le
dépliant qui date ne donne pas tous les détails,et certaines
visites comme celle du fort espagnol ou cet arrêt à la mosquée
n'ont pas eut lieu. D'autre part ,nous n'avons pas vraiment aperçu
le village de Guellala; c'est à peine si nous avons pu observer en
passant quelques ruelles aux murs blanc un peu salles,aux volets et
portes bleus avec des boutiques à tous les angles,nous avons
traversé le quartier des mécaniciens ( toujours à Bellala),un
quartier qui ressemblait vaguement au décor des banlieues chinoises
que j'ai parcouru alors que nous habitions Shanghai,un certain bordel
y régnait auquel je me suis habitué avec le temps. Ici c'est la
même chose les gens s'habituent à voir des saletés et des objets
encombrant qui traînent à tous les coins de rue. La plupart des
maisons ,on un dôme blanc pour garder la fraîcheur et un seul
étage,c'est une loi de construction qui interdit qu'il y en ai
davantage .On nous a fait visiter parce que c'était prévu dans le
programme un magasin de poterie émaillée,avec un potier qui faisait
la démonstration de sa dextérité, j'y ai acheté un plat
émaillé,que j'ai réussi à faire baisser de moitié,mais il me
semble malgré tout que les prix étaient surfaits,comparés à ceux
pratiqués sur le marché de Houmet Souk,mais comparé aux prix
auxquels je vend mes œuvres surles marchés parisiens ,il n'y a pas
photo ,je suis comme Picasso, dans une moindre mesure tout de même,
car je n'ai pas le bagou de ces vendeurs tunisiens qui montent la
barre très haut au niveau des prix et qui finissent par couper la
poire en deux,presque à chaque fois;bien que ce soit marqué sur
leurs panneaux en gros en plusieurs langues :Ici prix fixes
Prizzi fissi,Precio Fijo,Feste Prein ;même si l'artisanat ici prend
des figures de guérilla,dont les touristes sont les proie,il ne faut
pas se laisser émouvoir ,il faut contourner avec fermeté les
multiples vendeurs qui s'accrochent à vous comme des sangsues ,et
rester impassible .Iris qui est très spontanée ,avait craqué sur
une mosaïque quelques minutes auparavant lors de la visite d'un
musée ethnologique.
J'AI
TROUVE CE MUSEE DE PEU D'INTERËT ,vu que les mannequins qui
occupaient l'espace ressemblaient à de mauvais acteurs de carton
pâte présentant les scènes de la vie quotidienne des habitants de
Tunisie,j'ai vu presque la même chose légèrement en mieux au
musée Rabelais ,ou à Lascaux ou on montrait des scènes
reconstituant la vie des hommes des temps préhistoriques ; tout cela
me laisse en général plutôt rêveur. J'ai seulement remarqué
quelques broderies dans ce musée que j'ai pris en photos,elles
ressemblaient à des œuvres de matisse,par la simplicité de leurs
traits par la beauté de leurs couleurs. Souvent il faut chercher la
beauté dans des endroits ou on ne l'attend pas. A Houmet
Souk,quelques heures plus tard,nous avons déambulés sous un soleil
pesant,et nous avons échappé avec peine ,aux sortilèges d'un
vendeur de thé et d'eau minérale qui voulait nous vendre quelques
feuilles de thé vert à la menthe à des prix défiants toute
concurrence dans le sens de l'altitude. Toujours il faut
marchander,c'est fatiguant. C'est pourtant dit à l'entrée de la
plupart des boutiques sur de grands panneaux bleu sur fond blanc
(comme la couleur des maison)s : PRIX FIZZI .( ICI PRIX FIXES).
VISITE
PLUS TARD du parc Djerba explore. Sans doute le parc le mieux
aménagé il reçoit dans ses murs une partie de l'héritage d'
Jerbien de l'architecture et de la culture arabo islamique. Ce parc
est accouplé à une grande ferme d'élevage de crocodiles.
Naturellement,le guide plein d'humour nous a fait visiter ce parc
durant presque une heure,au début de la visite,nous laissant à
peine le temps de venir contempler la perle de ce lieux,l'exposition
des trésors de la culture arabo-islamique;heureusement que j'avais
mon appareil numérique,j'ai pu sélectionner quelques chef-d'œuvre
de ce musée pour en rapporter quelques traces ici,pour compléter
mon périple , et afin de rendre à César ce qui est à César et à
Mohammat ce qui est à Mohammat.
PANNEAU'AUX
GENS DE BADR'
Tunisie,
husséinide, 18é siècle
Bordé
d'un décor floral où l'on reconnaît la feuille 'Saz',une
feuille dentelée caractéristique du répertoire ottoman connue dans
la céramique tunisoise de la même époque. La deuxième bordure
renferme fractionnée en losanges, la liste des attributs de Dieu. Ce
sont les 99 qualificatifs d'Allah. Leur récitation intervient dans
plusieurs rites de protection et d'exorcismes. Les connaitre par cœur
donnerait accès au paradis. Les suspendre dans les demeures reste
une pratique vivante. Aux quatre angles les quatre premiers
successeurs du prophète Mohammad, Abou Bakr ,Omar ,Othman et Ali .Au
centre disposé tel un revêtement de céramique ,396 carrés, ornés
d'une fleur évoquant le lys, renferment les noms du prophète, de
ses successeurs ,'des
gens de la caverne ‘et
la longue liste des compagnons qui ont participé à la bataille de
Badr.
En
624,l'an II du calendrier musulman, l’armée de Mohammad remporta à
Badr, sa première grande victoire sur les païens de la Mecque. Un
événement encore célébré de nos jours tous les 17 du mois du
Ramadan. à Tunis, les croyances populaires accordaient une grande
importance à cette victoire. Il était d'usage que la future mère
reçoive de son beau-père un étui-amulette, d’or ou d'argent,
contenant un rouleau de papier où étaient inscrits les noms des
Gens de Badr.
Cette amulette, dite
'bazwank',
appellation d'origine turque, devait accompagner le nouveau-né et
lui apporter ‘victoire' et protection. Sur ce panneau la
disposition des noms en diagonales n'est pas sans évoquer les
'carrés' ou Jadwal talismaniques
CHEMISE
TALISMANIQUE 'HIRZ'
Empire
ottoman ,17 é siècle.
Il
était d'usage chez les dignitaires ottomans et leurs enfants de
porter, en cas de maladie et à titre prophylactique, des gilets et
des bonnets coupés dans des reliques provenant des tentures
intérieur de la Kaaba ou du mausolée du prophète Mohammad à
Médine. Portée pour se parer contre les risques en tous genres,
maladie, envoûtements, blessures de guerre, la chemise exposée ici
fait partie d'une série rare. Le palais de Topkapi à Istanbul en
conserve quelques une ayant appartenues au sultan.
Sa
confection doit respecter plusieurs paramètres. Pour être portée à
même la peau, elle est généralement taillée dans un tissu fin et
dessinée avec des pigments spéciaux. Interviennent alors les
techniques d'un ensemble de spécialistes des sciences occultes et
ésotériques: oniromanciens, astrologues et numérologues. Ces
chemises sont généralement ornées de nombreuses références
coraniques, de prières, de convocation des esprits, ayant chacune sa
propre valeur numérique.
Initiés
par les premiers alchimistes, puis par
les frères de la pureté,
les philosophes pythagoriciens et néo-platoniciens du 1Oé siècle,
la valeur numérique des lettres est devenue l'objet d'une véritable
science, jusqu’à aboutir à la formation d'une confrérie mystique
lettriste,
‘la Houroufia'.
Le pouvoir ottoman tentera sa liquidation dès le 16é siècle
craignant ses pouvoirs surnaturels ses prétentions politiques et son
syncrétisme religieux associant judaïsme ,chrétienté et Islam.
Des traces de la
Houroufia
marqueront certains dogmes de la confrérie
Bektaria,
naguère suivie à Sidi
et Bektachi à Tunis
par les janissaires (soldats ottomans, anciens esclaves d'origine
européenne
L'art
religieux n'a pas produit que des chef d'oeuvres,mais ce n'est pas
parcequ'il en a produit également qu'on doit l'adorer au même titre
qu'on adore des idoles.J'ai placé ces objets religieux inspirés de
la culture arabo-islamique mais aussi Perse ( l'actuel Iran) non pas
pour adorer des formes presques parfaites d'un point de vue
esthétique,mais pour montrer que derrière tout ce raffinement il y
avait une inspiration d'ordre sacré .Je ne sais pas ce qu'il en
subsite aujourd'hui. Nous sommes tellement agressés par les côtés
négatifs de la culture en provenance de l'Islam, du fait de
l'extrême parti prît de chauvinisme exercé par les minorités
extrémiste qui ont prît le dessus dans ces pays ,que nous sommes
rendu aveugle à ce qui fît leur grandeur. En réaction à la montée
en puissance du matérialisme occidental,les traditionnalistes
chauvins issus de cette culture ancestrale ont érigés des dogmes
aussi stupides que ceux érigés à leur époque par les bourreaux de
l'inquisition;la même haine de l'autre préside à leur folie
religieuse. Ce n'est pas eux pourtant qui sont représentatifs de
la sagesse de l'orient,ils ne sont que les chiens féroces des
dogmes religieux appliqués au pieds et à la la lettre .La vérité
ultime ne leur appartient pas,pas plus qu'à nous occupant
d'occident.La vérité est à bâtir journalièrement au coeur des
hommes . Seul celui qui respecte son prochain peut prétendre à la
sagesse,c'ést la leçon professée par tous les maîtres de
l'éveil,il est bon de s'en souvenir à l'heure ou souffle à nouveau
avec force le vent de l'ignorance.
FIN